La petite histoire de la Nouvelle-Acadie
Texte par René Gareau, Sainte-Marie-Salomé, avril 2014
Le 8 février 1766, une poignée d’Acadiens réunis à Boston demandent d’être transportés au Canada.
Comme on ne peut fournir suffisamment de bateaux, plusieurs Acadiens de Boston, du Massachusetts et du Connecticut décident d’entreprendre à pied le grand voyage qui les conduirait dans la région de Montréal.
Au printemps 1767, c’est le grand départ! Plusieurs caravanes se forment. Les voyageurs traversent des forêts hostiles, longent des cours d’eau, traversent des rivières sur des radeaux de fortune. Les hommes transportent le plus lourd des bagages. Les femmes portent dans leurs bras les nouveau-nés, et les adolescents se chargent des bagages proportionnés à leurs épaules.
La marche est pénible.
On avance lentement.
Les vieillards trébuchent.
Les femmes enceintes veillent sur l’enfant à naître.
Les petits réduisent la cadence.
On dresse des croix pour marquer la route interrompue par ceux qui succombent et qui n’atteindront pas la « terre promise ».
1769, enfin la délivrance!
L’abbé Jacques Degeay sulpicien, curé de Saint-Pierre-du-Portage (L’Assomption), obtient pour les Acadiens des concessions dans le bas du Ruisseau-Vacher et du Ruisseau Saint-Georges, dans la Seigneurie de Saint-Sulpice. C’est le premier fleuron acadien à s’établir dans la région.
La forêt très diversifiée offre du « bois franc » qu’on équarrit à la hache pour en faire des charpentes, des tables et des chaises. Des « bois mous » : hêtre, peuplier, pin blanc qui deviendront, armoires, encoignures et sabot. Des sapins et des cèdres qui finiront en bardeaux pour couvrir les chaumières.
Pendant que les hommes abattent la forêt, les femmes et les enfants remuent la terre pour en tirer les légumes qui garniront la table, et combleront les caveaux pour mieux subsister au long hiver.
C’est en 1772 que l’on commence à nommer « Nouvelle Acadie » le territoire en voie de défrichement qui faisait partie de Saint-Pierre-du-Portage. Aujourd’hui, ce vaste territoire porte les noms de : Saint-Jacques de l’Achigan, de Sainte-Marie-Salomé, de Saint-Alexis et de Saint-Liguori.
Ces municipalités ont conservé un sentiment inébranlable d’appartenance à l’Acadie de leurs ancêtres.
La Nouvelle-Acadie est plus vivante que jamais!